Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO
22 avril 2023

THANON LE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO-BIRMANIE-BURMA-ARGENTIQUE François Montagnon Photographe-© 2017 FOM'SEL & Thanon Oδυσσεύς.

 

BAGO-CHAMBRE-LE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO © 2016 FOM'SEL & Thanon Oδυσσεύς

 Comment décrire ces sensations incroyables, ce chemin, appelé Sentier, référence au Noble Octuple Sentier bouddhique inséré dans le Tripitaka, la Corbeille, mystérieux à travers les végétaux exubérants, la nature difficile à amadouer, la respiration est insoutenable pour moi dans cette jungle d’altitude et au niveau hygrométrique élevé, brume palpable et visible, je m’y reprends à plusieurs fois pour affronter ce GR de l’impossible, les pas sont très lourds, les jambes molles, ce qui paraît simple devient supplice ma respiration s’emballe, pourtant les rencontres font de ce chemin de Sisyphe, une expérience unique, une transmission de ces années théravadines, pourtant de très frêles et jolies jeunes filles remontent des charges lourdes, des cinquante kilos de branchages en bambous, de sacs de riz, jusqu’en haut du chemin, le Rocher KYAIKTIYO, pour les pèlerins venus par la route non moins incroyable en camion non bâché, assis sur des planches vite faites posées en travers de la benne, qui servent de maigres sièges, véritable ‘Foire du Trône’ à péages militarisés et barrières improbables, étranges, inexplicables, au bord du précipice, les boucles en huit, on s’élance en accélérant dans la descente pour permettre de remonter de manière improbable la verticalité du Mont de Jungle verte, on s’accroche où l’on peut, par les jambes ou le torse de la voisine qui sert d’amortisseur, qui vous tombe dessus au prochain virage avec son bébé sur les jeunes seins, voilà la vie mon ami que tu peux connaître si tu vas voir seul ces démons des Nats et dieux de l’Olympe, de ces roches dorées qui sont tout un monde qui ne se dévoilera pas par quelques photographies bien sûr, il faut suer, manquer d’eau aussi, avoir chaud et peur le soir, peur de la nuit qui tombe, les énormes chauves-souris là-bas, peur de tes cuisses qui ne te soutiennent plus, peur de te perdre entier et jamais l’on ne te retrouvera, la récompense est grande, une sorte de folie, qu’il faut peser avant de s’y rendre, n’y va pas pour le cliché imbécile et la frime d’un jour, c’est un épreuve qui t’attend au bout de ce Noble Chemin de KYAIKTIYO par la forêt, seul et à pieds, sans repère ni carte, le plus long aussi, sinueux dans les rochers pointus, les herbes, racines de la nuit qui tombe si vite, inquiétante aussi cette forêt sans lumière, le minéral extraordinaire des pierres totems peints de dorures et feuilles d’or véritable, les rencontres, telles que l’on peut imaginer dans les romans d’aventures, chamans et moines spécialisés ou laïques fidèles Théravadins, exubérance et violences de ces emportements qui ne sont absolument pas sagesse, mais une résolue folie douce difficile à comprendre au fond de soi, le temps permet de faire retomber la pulpe de ces fruits trop sucrés, qu’il ne faut pas fréquenter impunément trop longtemps sans quoi, il pourrait t’arriver l’impensable de l’inconnu total, des Songes invisibles de torpeurs des esprits, des ombres des forêts maudites et enchantées, comme du temps de notre Gaule ancienne, ramasseurs de champignons jadis et naguère, nous errions sous les chênes-lièges, empaquetés de fourrures des froides contrées. Ici ton corps semble bien faible face aux éléments, mais lorsque tu regardes cette vieille dame dévaler la pente, tu ne peux la suivre, tu la laisses comme nos chèvres te prendre un kilomètre dans la vue, sans qu’il te soit possible de marcher à ses côtés, tandis qu’elle creuse de son bâton, des racines diverses végétaux inconnues, elle se réjouit de ces trouvailles de valeur, son merveilleux sourire te salue par un au revoir dans sa langue, son ombre disparaît pour attraper le bus du soir qui repartira sur Bago la ville de tous les débordements, ville dangereuse le soir dans les rues glauques et boueuses, des bicoques et épiceries éclairées au néons faiblards et bleutés, alimentés par un fil qui pend en traversant la route jusqu’au poteau télégraphique, affublées de tous les raccords possibles des cabanes du quartier charbonneux de visages qui ne déplairaient pas aux Westerns spaghettis des années 70’s.

Cet épisode très particulier que j’ai vécu ne peut être exprimé autrement que par l’image. 

François Montagnon, 26 octobre 2016

 

 

 

route bago-kyatyioLE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO © 2016 FOM'SEL & Thanon Oδυσσεύς

 

 

 

 

 

 

route kyatyioLE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO © 2016 FOM'SEL & Thanon Oδυσσεύς

 

 

 

 

 

 

route bago-arret LE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO © 2016 FOM'SEL & Thanon Oδυσσεύς

 

 

 

 

 

 

route bago-arret2 LE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO © 2016 FOM'SEL & Thanon Oδυσσεύς

 

 

 

 

 

BAGO FACADES RUES 1-ACCENT-LE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO © 2016 FOM'SEL & Thanon Oδυσσεύς

 

 

BAGO FACADES RUES 2-ACCENT-LE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO © 2016 FOM'SEL & Thanon Oδυσσεύς

Publicité
Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 580
Publicité
LE NOBLE SENTIER KYAIKTIYO
Derniers commentaires
Publicité